Au printemps 2025, les parents français disposent d'un large éventail de solutions de contrôle parental pour protéger leurs enfants en ligne. Applications mobiles, logiciels pour ordinateurs, fonctionnalités intégrées aux systèmes d'exploitation, options proposées par les fournisseurs d'accès à Internet (FAI), contrôles sur les consoles de jeux ou via les routeurs : l'offre n'a jamais été aussi abondante. Cette étude à jour fait le point sur toutes les solutions de contrôle parental disponibles en France, qu'elles soient gratuites, freemium ou payantes, en français ou en anglais (ces dernières dans une section à part). Nous détaillons pour chaque solution ses plateformes compatibles, ses fonctionnalités, ses tarifs exacts, ainsi que ses principaux avantages et inconvénients.
Nous proposerons également un classement par catégories pertinentes (meilleur rapport qualité/prix, idéal pour jeunes enfants, avec surveillance des réseaux sociaux, multi-appareils, solutions les plus difficiles à contourner, etc.), chaque solution pouvant apparaître dans plusieurs catégories. Des tableaux comparatifs clairs aideront à évaluer d'un coup d'œil les différences. Enfin, cet article journalistique inclut un éclairage sur le contexte réglementaire français (loi Studer et obligations depuis 2024), les techniques de contournement parfois utilisées par les jeunes, et insiste sur la nécessité de combiner outils techniques et dialogue parental. Bonne lecture !
Face aux dangers potentiels d'Internet pour les mineurs (contenus violents ou pornographiques, cyberharcèlement, etc.), les pouvoirs publics ont renforcé l'arsenal législatif. La loi n°2022-300 du 2 mars 2022, dite loi Studer, impose à tous les fabricants et distributeurs d'appareils connectés (smartphones, tablettes, ordinateurs, consoles, enceintes, montres connectées...) de fournir un dispositif de contrôle parental gratuit et facilement accessible, avec une proposition d'activation dès la première utilisation. Cette obligation est entrée en vigueur le 13 juillet 2024. Concrètement, depuis cette date, lors du premier allumage d'un nouvel appareil vendu en France, un message doit proposer aux parents d'activer le contrôle parental intégré.
Cette avancée réglementaire vise à généraliser l'usage du contrôle parental en le rendant plus visible et simple d'installation. Elle accompagne une prise de conscience accrue : selon une étude de l'ARCOM citée dans la presse, 51 % des garçons de 12-17 ans ont déjà visité des sites pornographiques. Les parents se sentent souvent démunis face à l'exposition précoce aux écrans et à Internet. Doter par défaut les appareils de filtres parentaux est perçu comme un soulagement pour beaucoup, même si cela ne remplace pas la vigilance parentale nécessaire.
En parallèle, les opérateurs télécoms ont l'obligation depuis longtemps de proposer un filtrage d'accès aux mineurs sur les réseaux mobiles. Les FAI historiques (Orange, SFR, Bouygues, Free) offrent tous un niveau de contrôle parental gratuit, notamment pour bloquer l'accès aux sites inappropriés via les box ou les cartes SIM. Depuis 2023-2024, ces offres ont été enrichies ou refondues pour s'aligner sur la loi Studer.
Face à la pluralité des besoins (âge des enfants, types d'appareils utilisés, budget des familles, compétences techniques des parents...), le marché propose plusieurs catégories de solutions :
Dans les sections suivantes, nous présentons les principales solutions de chaque catégorie, avec leurs caractéristiques et un comparatif sous forme de tableaux.
Les solutions ci-dessous sont éditées par des entreprises spécialisées dans le contrôle parental ou la cybersécurité. Elles fonctionnent généralement via l'installation d'une application « enfant » sur chaque appareil de l'enfant (smartphone, tablette, PC...) et d'une interface « parent » (application mobile ou tableau de bord web) pour configurer les règles et surveiller. Elles couvrent plusieurs plateformes (Android, iOS, Windows, macOS) et offrent un panel complet de fonctionnalités : filtrage web par catégories, limite de temps d'écran, restriction d'apps ou de jeux, suivi de localisation GPS, rapports d'activité, etc. Ce sont des solutions complètes et polyvalentes. La plupart sont payantes via abonnement, mais proposent parfois une version gratuite limitée ou une période d'essai.
| Solution | Plateformes compatibles | Fonctionnalités principales | Tarifs | Avantages | Inconvénients |
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| Qustodio (Espagne) | Android, iOS, Windows, macOS, Kindle | Filtrage web par catégories (dont proxy/VPN); limites de temps d'écran quotidiennes et plages horaires; blocage d'appareil ou d'Internet à l'échéance du temps; suivi de l'activité apps; suivi de position GPS et géorepérage (geofencing); surveillance des appels et SMS sur Android; rapports détaillés par enfant. | Version gratuite limitée (1 appareil, fonctions restreintes). Abonnements Premium : Basic à 42,95 €/an (quelques appareils) et Complète à 75,95 €/an (appareils illimités). |
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| Kaspersky Safe Kids (Russie) | Android, iOS, Windows, macOS | Filtrage web avancé par catégories (20+ catégories réglables) ; contrôle des applications et jeux (par âge ou blacklist) ; durée d'utilisation journalière et horaires de couvre-feu ; suivi de localisation GPS avec alertes de zone (geofencing) ; rapports d'activité et alertes en temps réel ; mode « recherche sûre » imposé (Google, YouTube, etc.). | 21,99 € la première année, puis 27,99 €/an (licence unique couvrant tous les appareils de la famille). |
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| Norton Family (USA) | Android, iOS (limité), Windows (pas de Mac) | Supervision de l'activité web et recherche (historique, mots-clés) ; filtrage web par catégories d'âge ; programmation du temps d'écran quotidien et mode Heure de classe pour les devoirs; suivi de la localisation en temps réel; surveillance des vidéos regardées sur YouTube; possibilité de bloquer/débloquer à distance l'appareil ; profils multiples enfants. | Inclus gratuitement dans les suites Norton 360 Deluxe/Premium (à partir de ~30-40 €/an). Abonnement standalone autour de 39,99 €/an. |
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| Solution | Plateformes compatibles | Fonctionnalités principales | Tarifs | Avantages | Inconvénients |
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| Wondershare FamiSafe (Chine) | Android, iOS, Windows, macOS | Contrôle du temps d'écran (limites quotidiennes, emploi du temps) ; filtrage de contenu web et Safe Search ; blocage d'applications inappropriées ; suivi GPS en temps réel et historique des déplacements ; définition de zones sûres (géofencing) avec alertes ; détection de contenus explicites dans les apps sociales (mots suspects) et sur YouTube/TikTok ; Nouveauté 2024 : captures d'écran à distance et détection par IA de comportements à risque (harcèlement, violence). | 59,99 €/an pour appareils illimités (ou 9,99 €/mois sans engagement). Essai gratuit 3 jours. |
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| Xooloo Digital Coach (France) | Android, iOS, Windows, macOS | Approche pédagogique : l'enfant est coaché pour auto-réguler son temps d'écran plutôt que bridé. L'appli Digital Coach (sur l'appareil de l'enfant) donne des statistiques d'usage par app, avec comparaison à la moyenne des jeunes du même âge. Elle peut inciter l'enfant à faire des pauses et lui envoyer des messages ("Il est tard, pense à éteindre..."). Côté parent, l'appli Xooloo Parents synchronisée permet de suivre en temps réel l'activité, de définir des règles si nécessaire (plages horaires, blocage d'apps ou demande de temps supplémentaire). Xooloo offre aussi un navigateur web sécurisé et un mode « App Kids » pour les plus jeunes (espace d'applications autorisées uniquement). | Freemium : fonctionnalités de base gratuites. Abonnement Premium à 2,99 €/mois ou 29,99 €/an (1 appareil), 4,99 €/mois ou 49,99 €/an (3 appareils), 6,99 €/mois ou 59,99 €/an (appareils illimités). 1 mois d'essai gratuit proposé. |
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| Net Nanny (USA) | Android, iOS, Windows, macOS | Filtrage web en temps réel avec analyse de contenu (IA) -- y compris dans les recherches Google, YouTube, réseaux sociaux ; masque ou bloque les contenus inappropriés instantanément. Contrôle des applications (blocage/autorisation) ; limites de temps par jour et programme horaire; suivi localisation; alertes en cas de tentative d'accès à contenu interdit. Tableau de bord web pour tout paramétrer. | Abonnement ** ~$39,99/an pour 1 appareil**, **$54,99/an pour 5 appareils**, **$89,99/an pour 20 appareils** (tarifs en $ sur site officiel; disponibilité en France via site web, interface en anglais mais applis partiellement traduites FR). |
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| Solution | Plateformes compatibles | Fonctionnalités principales | Tarifs | Avantages | Inconvénients |
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| Autres : ESET Parental Control, McAfee Safe Family, Bitdefender Parental Advisor, etc. | Varie selon produit (ESET : Android seulement ; McAfee et Bitdefender : Android, iOS, Win, Mac via suites de sécurité) | Fonctionnalités souvent similaires aux solutions ci-dessus : filtrage par catégories, limites de temps, localisation, contrôle d'apps, rapports. Souvent intégrées à un antivirus ou vendues en bundle familial. | ESET : ~19,95 €/an (Android). McAfee Safe Family : ~39,99 €/an (ou inclus avec l'antivirus McAfee Multi-Device). Bitdefender Parental Control : inclus dans Bitdefender Premium (99 €/an pour 10 devices). |
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Remarques : toutes les solutions ci-dessus requièrent une installation sur l'appareil de l'enfant. Sur iOS, les capacités sont souvent restreintes par rapport à Android : la plupart de ces applis utilisent un profil VPN local pour filtrer le web et ne peuvent pas bloquer certaines applications système (d'où des fonctions réduites signalées dans les inconvénients). Android offre plus de latitude (accès SMS, appels, etc.). Pour une protection optimale, il est possible de combiner ces applications avec le contrôle natif du système (ex : utiliser Family Link et Qustodio sur un Android). Notons que ces solutions cherchent à être anti-désinstallation : elles requièrent des autorisations administrateur ou l'usage d'un mot de passe parent pour être supprimées, mais aucune n'est infaillible à 100% si l'enfant est expert (voir plus loin les contournements).
Plusieurs outils de contrôle parental sont offerts gratuitement par les éditeurs de systèmes ou de navigateurs. Ils sont parfois moins complets, mais présentent l'avantage de la gratuité et d'une intégration native (ils fonctionnent sans installer d'application tierce). On trouve aussi des applications indépendantes gratuites, souvent focalisées sur une fonctionnalité (par exemple créer un environnement sécurisé pour un jeune enfant sur un appareil partagé). Voici les principales :
| Solution gratuite/intégrée | Plateformes | Fonctionnalités | Avantages | Limites |
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| Google Family Link (Google) | Android (enfant) ; iOS ou web (parent) | Permet de créer un compte Google enfant (<13 ans) lié à celui du parent. Contrôle les smartphones et tablettes Android de l'enfant, ainsi que sa navigation sur Chromebook ou Chrome (PC). Fonctions : approbation à distance des applications téléchargées ; fixation de limites de temps d'écran par jour et couvre-feux horaires; blocage à distance de l'appareil (verrouillage immédiat) ; filtrage de base des contenus web et recherche Google/YouTube par catégorie d'âge ; suivi de la position GPS de l'enfant en temps réel avec alertes de sortie de zone prédéfinie (maison, école). |
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| Apple -- Temps d'écran (Screen Time) | iOS, iPadOS, macOS (intégré nativement) | Intégré aux réglages iPhone/iPad/Mac. Permet de : définir un code parental pour l'accès aux réglages ; connaître le temps d'utilisation par app/catégorie ; définir des limites quotidiennes par application ou catégorie (par ex. 1h de réseau social par jour) ; programmer des périodes sans écran (heure de coucher, etc.) ; filtrer les contenus par âge (sites web adultes bloqués, applications par tranche d'âge sur l'App Store) ; restreindre les autorisations (par ex. désactiver ajout de contacts, achats in-app, etc.). Se combine avec Partage familial iCloud : les parents gèrent à distance les réglages du compte enfant. |
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| Solution gratuite/intégrée | Plateformes | Fonctionnalités | Avantages | Limites |
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| Microsoft Family Safety (Microsoft) | Windows 10/11, Xbox, Android, iOS (partiellement) | Règles familiales via le compte Microsoft. Sur PC Windows et Xbox : limitation du temps d'utilisation quotidien par appareil ou par jeu, filtrage des contenus web inappropriés sur Microsoft Edge (avec SafeSearch Bing), blocage des jeux/applications au-delà d'une classification PEGI déterminée. Sur mobile (appli Family Safety) : suivi de localisation des membres de la famille, et possibilité de filtrer les contenus web sur Edge mobile ou d'appliquer des limites de temps sur les appareils Android. L'enfant peut demander des exceptions via un système d'approbation instantanée. |
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| Else (Kappa Dev, 🇫🇷) | iOS (iPhone, iPad) | Application de contrôle parental 100% gratuite misant sur la pédagogie. Fonctionnalités : gestion du temps d'écran par catégories d'applis -- jeux, divertissement, réseaux sociaux -- avec des quotas par jour ; insertion de pauses régulières forcées pour encourager l'enfant à décrocher; tableau de bord de statistiques accessible à l'enfant et aux parents (pour en discuter ensemble). Else ne bloque pas tout : par ex. les fonctions d'appel téléphonique restent toujours disponibles, pour ne pas compromettre la sécurité. Le grand plus est l'approche éducative (conseils, blog intégré expliquant pourquoi limiter les écrans, afin d'obtenir l'adhésion de l'enfant). |
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| Kids Place (Kiddoware) | Android | Application gratuite créant un environnement sécurisé sur un appareil Android prêté occasionnellement à l'enfant. En mode Kids Place, l'enfant n'a accès qu'aux applis autorisées par le parent ; impossible d'installer de nouvelles apps, ni de réaliser des achats, ni d'utiliser la messagerie/appels sans autorisation. Les boutons système (Accueil, Retour) peuvent être verrouillés. On peut également bloquer les appels entrants et désactiver les connexions sans fil (données, Wi-Fi) quand Kids Place est actif. C'est en fait un lanceur d'application sécurisé idéal pour les tout-petits ou pour prêter son téléphone en limitant l'usage. |
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| Solution gratuite/intégrée | Plateformes | Fonctionnalités | Avantages | Limites |
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| Autres gratuits notables : Open DNS / CleanBrowsing / NextDNS, Navigateurs web enfants (Qwant Junior, Google SafeSearch, etc.) | Réseau (DNS) ou Web |
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Ces outils sont gratuits et faciles à mettre en place. Ils peuvent compléter utilement les solutions ci-dessus en ajoutant une couche de filtrage (ex: définir DNS FamilyShield sur la box pour bloquer la pornographie sur tous les appareils du foyer). Qwant Junior et YouTube Kids offrent un environnement rassurant, sans publicité inadaptée. | Ce ne sont pas des solutions de contrôle parental à part entière mais des compléments. Ils n'empêchent pas un enfant débrouillard de passer outre (par ex. changer le DNS sur son appareil, utiliser un autre moteur de recherche, etc.). Le contrôle est passif (pas de suivi de temps ni d'alerte parent). A réserver en renfort ou pour les plus jeunes avec accompagnement. |
Les fournisseurs d'accès Internet français proposent à leurs abonnés des solutions de contrôle parental, généralement sans surcoût ou à tarif modique. Historiquement, il s'agissait de logiciels de filtrage web à installer sur le PC familial. Aujourd'hui, ces offres ont évolué pour inclure les smartphones et tablettes, souvent via des partenariats avec les éditeurs tiers évoqués plus haut. Elles présentent l'avantage d'une intégration à l'abonnement (activation via l'espace client, facturation sur la facture Internet/mobile) et parfois d'une compatibilité réseau (filtrage directement au niveau de la box ou de la carte SIM). En contrepartie, elles ne sont accessibles qu'aux clients de l'opérateur en question.
| Offre FAI | Description et fonctionnalités | Tarifs pour abonnés | Avantages | Limites |
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| Orange -- Contrôle Parental | Orange propose plusieurs outils : un contrôle parental Mobile (filtrage de contenus internet inappropriés via la SIM ou l'appli Orange et Moi), un contrôle parental Livebox (planification des horaires d'accès Internet par appareil connectés à la box), un contrôle parental TV d'Orange (verrouillage des programmes selon la classification, via code adulte). De plus, Orange offre à ses clients l'option Xooloo Digital Coach (partenariat) pour les smartphones, tablettes et PC : il s'agit de la solution Xooloo décrite plus haut, accessible via l'espace client Orange. | Gratuit pour les fonctionnalités de base (filtrage SIM, contrôle horaires Livebox, etc.). Option Xooloo Digital Coach : 3,50 €/mois sans engagement pour les clients Orange. |
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| SFR -- SFR Family / Cybersécurité | SFR (et RED) propose une suite nommée SFR Family : un pack d'applis avec SFR Family Coach (pour les parents) et SFR Family Teens / Kids (sur l'appareil enfant). Jusqu'à 5 équipements (Android, iOS, Windows, Mac) sont couverts. Fonctionnalités : filtrage web par catégories d'âge, contrôle des apps, limite de temps d'écran, localisation, rapports... très similaire aux offres tierces. En fait, SFR s'appuie sur la solution F-Secure Safe et son module de contrôle parental (SFR Cybersécurité). Sur mobile, un contrôle parental « basique » existe aussi (filtrage du réseau mobile par paliers : standard / parental / parental renforcé). | Gratuit pour les clients SFR Family (abonnés ayant à la fois une box + un forfait mobile SFR, reliés dans un compte multi-pack). Pour les autres abonnés SFR ou RED : 1 € le premier mois puis 5 €/mois sans engagement. |
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| Offre FAI | Description et fonctionnalités | Tarifs pour abonnés | Avantages | Limites |
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| Bouygues -- Contrôle Parental | Bouygues Telecom offre deux niveaux : un contrôle parental Basique (logiciel téléchargeable pour PC/Mac) et un contrôle parental Premium via Qustodio. Le Basique est un logiciel de filtrage web classique : blocage des sites inappropriés (liste pré-définie modifiable), création de profils enfants, planning horaire de connexion, historique des sites visités. Il agit uniquement sur ordinateur (il faut installer le logiciel sur chaque PC/Mac enfant). Le Premium Qustodio est la version complète de Qustodio multiplateforme (voir fiche Qustodio plus haut), proposée en option aux clients Bouygues. Après souscription, Bouygues envoie les identifiants Qustodio et liens de téléchargement. | Basique : gratuit pour tous les clients Bbox. Premium Qustodio : 5 €/mois sans engagement (1 € le 1er mois). 1 mois d'essai gratuit proposé. |
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| Free -- Free Angel / McAfee | Free met à disposition un contrôle parental sur Freebox (appelé Free Angel sur certaines interfaces) : il s'active via l'interface d'administration de la Freebox et permet de filtrer les catégories de sites (similaire aux autres : profil enfant/ado/adulte) et de programmer des plages horaires de coupure d'Internet par appareil. Par ailleurs, Free inclut pour ses abonnés Freebox Delta et Pop un pack sécurité McAfee Multi-Access d'un an, qui comprend l'antivirus McAfee et le module Safe Family de contrôle parental sur 1 à 3 appareils (au-delà de la période ou du nombre d'appareils, c'est payant via McAfee). Free Mobile propose aussi un filtrage optionnel sur demande (blocage des sites adultes). | Gratuit : activation du contrôle parental Freebox sans surcoût (via Freebox OS). Pack McAfee Multi-Access inclus 12 mois pour certains abonnés (puis option à ~5 €/mois si prolongation). |
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En résumé, les solutions des FAI conviennent aux parents qui souhaitent une offre groupée avec leur abonnement Internet, sans avoir à chercher un service externe. Elles sont généralement équivalentes (en version rebrandée) aux logiciels du marché : par exemple Bouygues Premium = Qustodio, SFR Family = F-Secure, Orange Xooloo = Xooloo. Ces offres facilitent l'accès au contrôle parental pour les familles moins technophiles. Toutefois, elles ne sont pas interchangeables : si vous changez d'opérateur, vous perdez l'accès à l'option (il faudra migrer vers une solution indépendante ou l'offre du nouvel opérateur).
Enfin, mentionnons des outils de contrôle parental originaires de pays anglo-saxons, souvent non traduits en français, mais que certains parents geeks utilisent en France pour des besoins spécifiques (notamment la surveillance approfondie des réseaux sociaux et messageries des ados). Ces solutions sont parfois à la frontière entre contrôle parental légitime et logiciel espion. Elles offrent des fonctionnalités poussées (jusqu'à l'enregistrement des frappes au clavier, l'accès aux messages privés, aux photos, etc.) grâce à des techniques d'intrusion plus invasives. À utiliser avec précaution et dans le respect de la loi (surveiller son propre enfant mineur est autorisé, mais ces outils ne doivent pas servir à espionner autrui sans consentement).
| Solution (en anglais) | Plateformes | Fonctionnalités spéciales | Tarifs indicatifs | Note |
|---|---|---|---|---|
| Bark (USA) | Android, iOS, Chromebook | Surveillance automatisée par IA de 30+ plateformes sociales, messageries et email (Instagram, Snapchat, TikTok, YouTube, SMS, Gmail...). Bark analyse les textes, images et vidéos et alerte les parents en cas de contenu suspect : cyberharcèlement, propos suicidaires, sexualité explicite, prédateur potentiel. Permet de filtrer le web et de gérer le temps d'écran, mais son atout principal est la veille proactive du contenu. | ~$14/mois ou $99/an (utilisable sur un nombre illimité d'enfants/appareils). NB: Non disponible officiellement en Europe (destiné US/Australie). | Service très puissant pour la surveillance discrète des ados ultra-connectés. Mais Bark n'est pas accessible en France pour le moment (restrictions légales et linguistiques). |
| mSpy / eyeZy (USA/Chypre) | Android, iOS (limité sur iOS), Windows, Mac | Spywares « phone monitor » à installer sur le téléphone cible (parfois besoin de root/jailbreak). Ils donnent un accès quasi-complet : lecture des messages (SMS, WhatsApp, Snapchat, Instagram DMs...), enregistrement des appels, localisation en temps réel, historique des frappes clavier, écoute du micro et webcam, etc. eyeZy est une marque récente plus user-friendly de mSpy. Ciblent les parents inquiets ou conjoints jaloux. | Forfaits ~40 à 70 €/mois selon durée d'engagement (souvent soldés). | Offrent la surveillance la plus poussée, mais au prix d'une intrusion extrême dans la vie privée de l'enfant. À réserver aux situations à risque, en dernier recours, et en s'assurant de rester dans le cadre légal. |
| Mobicip (USA) | Android, iOS, Win, Mac, Chromebook | Contrôle parental classique (filtrage web, temps d'écran, localisation) mais apprécié pour son tableau de bord multi-enfants et son interface web en anglais simple. Option de blocage des apps de streaming et VPN. | $49,99/an (5 appareils) ou $99,99/an (20 appareils). Essai gratuit 7 jours. | Alternative à Qustodio sur le marché US. Peu connu en France ; interface en anglais uniquement. Supporte bien les Chromebooks (utile en contexte scolaire). |
| Solution (en anglais) | Plateformes | Fonctionnalités spéciales | Tarifs indicatifs | Note |
|---|---|---|---|---|
| OurPact (USA) | Android, iOS | Application centrée sur le blocage/autorisation d'apps et la planification du temps d'écran sur mobile. OurPact utilise un profil MDM sur l'iPhone de l'enfant pour permettre aux parents de cacher ou révéler à volonté les applications (unique sur iOS). Très utile pour imposer des plages sans TikTok par ex. | $6,99/mois (Premium, appareils illimités). Version gratuite limitée à 1 appareil/5 blocs. | Était très populaire sur iOS avant l'arrivée de Temps d'écran. Aujourd'hui, Apple a bridé certaines fonctions, mais OurPact reste l'une des rares à pouvoir masquer des apps sur iPhone à distance. |
| Parentaler (?), MMGuardian (USA)... | Android, iOS (limité) | D'autres solutions existent. Parentaler est un nouveau venu se présentant comme "all-seeing monitoring": messages WhatsApp, Instagram, Snapchat capturés, alertes sur langage inapproprié, etc., le tout via une appli discrète. MMGuardian est un ancien outil Android qui permet notamment de recevoir copie des SMS et alertes sur mots interdits. | Parentaler : 8,64 € à 36,59 €/mois (!) selon durée d'engagement. MMGuardian : ~$3,99/mois. | Parentaler est très coûteux et à cheval entre contrôle parental et espionnage. MMGuardian est plus abordable mais assez daté et en anglais. |
Attention : ces solutions étrangères ne respectent pas toujours le RGPD ou les normes de protection des données européennes. Par exemple, Bark n'est pas proposé en France pour des raisons de conformité légale. Avant d'utiliser ces outils, assurez-vous de bien comprendre comment les données de votre enfant seront utilisées et stockées. Par ailleurs, l'enfant risque de se sentir trahi s'il découvre une surveillance secrète de ce niveau ; il est généralement préférable d'informer son enfant de l'installation d'un contrôle parental, même minimal, par souci de confiance.
Chaque famille, chaque enfant a des besoins différents. Voici quelques catégories de "meilleurs choix" pour aider à trouver la solution la plus adaptée :
Choisir un outil est une chose, mais il faut aussi l'ajuster aux besoins de votre famille et de vos enfants. Voici quelques conseils selon différents profils et situations :
Pour les tout-petits (3-6 ans), un filtrage drastique et un accompagnement constant sont de mise -- l'outil peut n'être qu'un navigateur spécial (ex: un favori vers un site comme Bayam ou Gulli). Pour les enfants de 7-11 ans, on peut commencer à utiliser un contrôle parental modéré (limiter le temps de jeu, filtrer les contenus choquants, introduire les premières règles). À l'entrée au collège (11-13 ans), l'enfant gagne en autonomie numérique : on privilégiera une solution capable de surveiller plusieurs appareils (smartphone + ordi) et de bloquer les contenus adultes ou violents, tout en lui laissant un peu d'intimité (consulter ses mails par exemple). Pour les adolescents (14 ans et plus), le contrôle strict montre ses limites : mieux vaut un outil léger qui sert surtout à dialoguer (par ex. Xooloo ou Else) et éventuellement à imposer quelques garde-fous horaires, plutôt qu'un flicage poussé qui risquerait de braquer l'ado.
Chaque enfant est différent. Certains seront très raisonnables d'eux-mêmes sur les écrans, d'autres auront tendance à dépasser les bornes régulièrement. Observez l'attitude de votre enfant : s'il respecte les règles sans broncher, un contrôle parental minimal (ou même juste le contrôle visuel du parent) peut suffire. S'il est au contraire accro et tente sans cesse de grignoter du temps ou d'accéder à des contenus interdits, il faudra un outil plus rigoureux techniquement et un suivi plus appuyé. Dans tous les cas, impliquer l'enfant en lui expliquant pourquoi on met ces barrières est bénéfique. Par exemple, montrez-lui le tableau de son temps d'écran hebdomadaire (certains enfants ne réalisent pas qu'ils passent 4h/jour sur YouTube...). Fixez ensemble des objectifs ou des plages "sans écran".
Une famille avec 1 enfant et peu d'écrans pourra s'en sortir avec les solutions gratuites (Family Link gère un smartphone, Windows a Family Safety pour le PC). À l'inverse, une fratrie de 3 ados équipés chacun d'un smartphone, d'une tablette et utilisant le PC familial demande une solution plus centralisée. Dans ce cas, investissez dans un service multi-appareils (par ex. Norton Family ou Qustodio 10 appareils). Cela simplifiera votre gestion (tout superviser sur une seule interface) et coûtera moins cher que de prendre 3 services séparés.
Bonne nouvelle, on peut aujourd'hui obtenir un contrôle parental de base sans rien payer (via les fonctions intégrées Google, Apple, Microsoft ou les offres FAI). Toutefois, consacrer un petit budget peut grandement faciliter la vie : des solutions premium à ~3-5 € par mois offrent plus de sérénité et de visibilité. Pensez-y comme à une assurance numérique. Si votre budget est serré : commencez par le gratuit, évaluez les manques, et envisagez le payant ciblé sur ce qui vous fait défaut (par ex., besoin du contrôle sur iPad => Apple Screen Time suffit, pas besoin de payer ; besoin de rapports détaillés sur Android => Family Link gratuit suffit ; besoin de tout couvrir + alertes, peut-être investir dans Kaspersky Safe Kids à 2 €/mois vaut le coup).
Si votre inquiétude majeure est que votre enfant tombe sur du porno violent, assurez-vous d'activer tous les filtres web (moteur sécurisé, DNS familial sur la box, etc.) en plus du contrôle parental applicatif -- la redondance réduit les risques de faille. Si vous craignez surtout le cyberharcèlement, aucun outil ne le détectera parfaitement : privilégiez le dialogue, surveillez l'état d'esprit de votre enfant (tristesse après usage du téléphone ?), et éventuellement utilisez un outil comme Bark (si un jour dispo) ou un mot-clé d'alerte dans son téléphone (certains parents conviennent avec l'ado qu'il ne supprime pas les messages et qu'ils les parcourent ensemble en cas de problème). Si c'est la dépendance aux jeux/écrans qui vous préoccupe, fixez des plages horaires strictes avec l'enfant (ex: pas d'écran le matin avant l'école, extinction à 21h) et servez-vous du contrôle parental pour les faire respecter (la machine se bloque passé l'heure). La clé est d'adapter l'outil à vos règles familiales, et non l'inverse.
En matière de contrôle parental, il n'existe pas de solution miraculeuse ni de substitut à la discussion parent-enfant. Les enfants et surtout les adolescents sont connus pour leur créativité à contourner les restrictions. Par exemple, de nombreux ados utilisent des VPN pour masquer leur adresse IP et échapper aux filtres, ou encore changent la date/l'heure de leur appareil pour tromper les limites de temps. D'autres créent des comptes alternatifs non surveillés (sur l'ordinateur familial ou sur les réseaux sociaux), ou profitent du mode navigation privée des navigateurs pour ne pas laisser de traces. Il y a eu des cas où un enfant a réinitialisé la box Internet de la maison pour désactiver le contrôle parental réseau ! Bref, aucune barrière technique n'est insurmontable.
C'est pourquoi la pédagogie doit accompagner la technologie. Expliquez clairement à votre enfant ce que vous mettez en place et pourquoi. Faites-le participer aux réglages si possible (par exemple : "Regarde, on va bloquer tels sites parce que tu n'as pas l'âge, mais on te laisse accéder à tel autre site."). Montrez-lui que vous aussi, en tant qu'adulte, vous faites attention à votre temps d'écran et aux contenus (montrez l'exemple). Dédramatisez le contrôle parental : il ne s'agit pas de "fliquer" par défiance, mais de le protéger comme on le fait dans d'autres domaines (on ne le laisse pas traverser la route sans lui tenir la main au début).
Au fil du temps, pensez à réévaluer les règles et éventuellement assouplir certains paramètres si votre enfant a gagné en maturité. Le contrôle parental idéal est celui qui éduque vers l'autonomie : le but n'est pas de garder un flicage permanent jusqu'à 18 ans, mais d'apprendre à l'enfant à s'auto-discipliner dans son usage du numérique. Comme le souligne la loi Studer, ces outils sont "un supplément" sans remplacer la vigilance nécessaire des parents. En combinant un outil technique efficace et un dialogue ouvert et de confiance, vous maximiserez la sécurité numérique de vos enfants tout en préservant une bonne relation familiale face aux écrans.
(Les liens renvoient vers les extraits de sources utilisés dans l'article.)