L’amour est un sentiment ou une sensation complexe qu’il faut aborder avec une infinie prudence. Il est à la fois universel et d’une grande singularité, de sorte que chacun peut le vivre différemment. Il est aussi complexe que commun, relatif à chaque personne et peut varier au cœur d’un même individu au fil du temps.
Nombreux sont ceux qui ont essayé de le réduire à une chose ou à une autre mais il ne se laisse visiblement pas facilement approcher. Il est au centre des problématiques de la plupart d’entre nous, mais peut-être d’une manière plus intense pour les HPI.
Un des constats fait sur un très grand nombre de HPI est l’extrêmisation de leurs ressentis et, souvent des réactions face à ceux-ci. J’aime bien les décrire dans mes ateliers comme « un fil sans la gaine », c’est une image assez parlante. Tout ce qui touche, touche plus fort, que ce soit en bien ou en mal, par rapport à la population générale (que je vois aussi, au final, pour un certain pourcentage au moins).
L’amour perçu est tout à tour perçu comme abusif, étouffant ou, dans une plus grande proportion, comme insuffisant. Il n’y a pas forcément d’objectivité dans les faits tels qu’ils pourraient être décrits par les autres protagonistes, ce sont des ressentis.
Lorsque le bilan est effectué sur un enfant, l’anamnèse (le récit de vie) peut être un peu choquante pour des parents, qui, malgré leurs efforts, se voient reprochés des manques de leur part.
Lorsqu’il s’agit d’adultes, la plainte est plus vive encore, à croire que le malaise s’amplifie ou du moins ne faiblit pas avec le temps. De l’amour des autres à l’amour de soi il n’y a qu’un pas, à mon sens, l’un ne va pas sans l’autre, même si le sens de la relation entre les deux mérite réflexion. Le contexte est pour partie au moins responsable de ce que vivra le HPI, tout autant que les valeurs dans lesquelles il aura évolué mais aussi de ses compétences parallèles comme la résilience, la tolérance, …
A l’issue des bilans effectués, j’essaie à la fois de faire prendre conscience aux gens que le passé ne peut être modifié, mais que le présent permet de mieux se positionner à son sujet et surtout, que leur avenir leur permettra de mieux envisager ce sentiment qu’est l’amour.
C’est par des techniques assez pragmatiques que cela est possible, elles sont différentes d’une personne à l’autre, il n’y a pas de solution miracle et c’est à travers leur pratique et leurs ajustements progressifs que les améliorations se produisent. J’ajuste donc les conseils en fonction de la personne unique que j’ai face à moi.
Une petite introduction pour le lecteur sera de cesser de vouloir que tout le monde vous aime, parce que ce n’est ni possible, ni souhaitable, cela voudrait dire que vous correspondez aux caractéristiques que les autres veulent que vous ayez !